creer-son-bien-etre

La Madeleine à la flamme filante, est un tableau du peintre français Georges de La Tour, peint vers 1638

Le 4 septembre 1882 les habitants de New York faisaient la découverte d'un objet qui allait changer le monde ! Considéré par certains comme l'invention la plus importante depuis la maitrise du feu :  l'ampoule à incandescence.

Thomas Edison venait d'installer la toute première centrale Electric à but commercial du monde en plein Manhattan. Pour l’occasion et pour faire la promotion de son nouveau service, il a équipé le New York Times tout entier avec pas moins de 300 ampoules ! 

En pressant l'interrupteur, comme par magie, tout l'immeuble s'est illuminé ! A notre époque cela peut sembler banal, mais si on resitue dans le contexte de l’époque,  c'était véritable prouesse technologique ! Avant l'ampoule à incandescence, le meilleur éclairage disponible était la lampe à gaz. Elle émettait une lumière relativement faible, sentait fort et nécessitait d'être allumée manuellement. Du coup, réussir à éclairer un bâtiment entier, d'un coup, en tirant sur une manette, c'était juste incroyable pour les habitants de Manhattan ! 

Le génie marketing d’Edison a très bien fonctionné puisque tout le monde a cru, à tort, qu'il avait inventé l'ampoule. Cet exploit lui a permis de faire de New York la première métropole du monde à être intégralement reliée à l'électricité en moins de 15 ans.

Les ampoules allaient très rapidement prendre le pas sur tous les autres dispositifs d'éclairage. 

Ce que les habitants ignoraient c'est que cette découverte allait avoir un prix !  New York allait bientôt héritée d'un surnom particulier « la ville qui ne dort jamais »…

La fin du 19e siècle voit apparaître deux nouveaux termes : « insomniaque » et « insomnie ».

 L’incapacité à dormir était jusqu’alors considérée comme un simple trouble passager assez rare.  Mais peu à peu l’insomnie est devenue une véritable pathologie chronique pour une portion non négligeable de la population. D'où la nécessité d'inventer un terme pour la désigner.

 Dans un article écrit dans le New York Times en 1900 intitulé ironiquement « La ville sans sommeil » le journaliste explique que sur les 3,5 milles habitants de l'époque, déjà 20% sont insomniaques, et les 2/3 ont des troubles du sommeil.  

Pourtant le lien avec la lumière artificielle n’est pas fait à ce moment là. Dans l’article, le journaliste fait l'hypothèse que ces troubles sont dus aux bruits inhérents à la vie citadine. Mais les bruits de rue n'avaient rien de nouveau et surtout ce problème s'est progressivement étendu.  De nos jours l’insomnie touche quasiment toute la population mondial, et ce, que l’on vive en ville ou à la campagne !

Et oui, tout est lié en grande partie à la lumière !

Le cycle circadien

Sur terre tous les animaux avec un cerveau un tant soit peu complexe, modulent leur journée en 2 phases :

-         une phase active caractérisée par l'éveil et la recherche de nourriture

-         une passe de repos caractérisé principalement par le sommeil

Nuance cependant, la phase active n’est pas forcément au même moment sur 24h.

Certaines espèces que l'on appelle diurnes, ont leur phase active en journée et leur phase passive la nuit.  C'est le cas des humains, et quantité d’espèces.

Et d’autres espèces sont nocturnes, pour celles-ci, c'est exactement l'inverse comme la souris, la chouette ou le chinchilla.

En fonction de la phase dans laquelle on se trouve, notre corps n'a pas du tout le même métabolisme.

Les phases actives sont caractérisées par un taux élevé de cortisol communément appelé l'hormone du stress. Pourtant le cortisol est une hormone qui permet simplement au corps de prioriser l’action. Cette hormone inhibe notamment en partie les effets de l'insuline, ce qui va augmenter le taux de sucre dans le sang. Elle nous maintient éveillé et elle ralentit certains mécanismes de survie auxiliaire comme certains aspects du système immunitaire. Donc, en gros, elle nous permet d'employer un maximum d'énergie au court terme pour affronter les dangers imminents et c'est en grande partie grâce à elle qu’un animal a toutes ses chances d'esquiver l'attaque d'un prédateur ou au contraire de réussir à poursuivre une proie pendant très longtemps, lorsque sa survie en dépend.

Mais ce mode turbo n'est pas gratuit, il provoque des dégâts dans l'organisme c'est pour cela qu'à l'inverse en temps normal, pendant les phases de repos, notre métabolisme fait complètement volte-face à la nuit tombée. La production de cortisol chute drastiquement en faveur de la production d'une autre hormone : la mélatonine, communément appelée l'hormone du sommeil pour ses effets sur l'endormissement.

Pourtant, là encore, ce nom est réducteur ! Elle est en fait l'hormone du repos au sens large.  Son rôle c'est d'inviter le corps à réparer les dégâts encaissés au cours de la phase active, qu'ils soient musculaires, osseux ou nerveux. Elle rebooste également le système immunitaire, c’est aussi un des antioxydants des plus puissants qui existent.

Un autre point important à retenir c’est que ces 2 hormones sont antagonistes. C'est-à-dire que la production de l'une entraîne l'inhibition de l'autre. De ce fait, leur quantité dans notre sang va évoluer d'heure en heure et régit notre métabolisme, notre énergie et notre humeur. 

Le tout alterne et se renouvelle toutes les 24 h, c'est ce qu'on appelle : le cycle circadien, ou l'horloge circadienne.  Ce mot vient du latin : « circa » qui signifie « autour » ; et « dien » qui veut dire « jour ».

Donc, le " cycle autour du jour". 

source image https://www.lefigaro.fr/sante

Chaque espèce animale a un cycle circadien qui lui est propre.

Chez les humains, en condition normale, nous recevons un pic de cortisol tôt dans la matinée, pour nous éveiller. Et un pic de mélatonine en milieu de soirée pour nous calmer.

 Comment notre corps bascule d'un métabolisme à l'autre au bon moment ?  

 Vous l'avez sans doute deviné, il se sert de la lumière !

Le cerveau des vertébrés a une particularité, une partie du cerveau est à l'air libre …

Vous n’en avez peut-être pas conscience, deux excroissances du cerveau donnent sur l'extérieur, on les appelle les yeux ! Contrairement à ce que vous pouvez croire ils ne servent pas qu'à voir !

L'intérieur de nos yeux est tapissé de différents photorécepteurs. Il y a les cônes qui absorbent la lumière rouge, verte ou bleue et dont le mélange des 3 permet de restituer une image en couleur, à condition que vous ne soyez pas daltonien.  

Ensuite il y a les bâtonnets, eux ils ne captent pas du tout la couleur, mais ils sont plus sensibles aux variations de luminosité, ce qui permet notamment de mieux voir la nuit.

A eux deux, cônes et bâtonnets permettent la vue.

Il existe un 3e type de cellule qui dispose de son propre système nerveux ce sont les cellules ganglionnaires rétiniennes, intrinsèquement photosensibles. Elles contiennent une protéine très particulière : la mélanopsine.

 Chaque fois que la lumière atteint votre œil, la mélanopsine va s'activer pour enclencher un signal nerveux. Ce signal atteint plusieurs zones de notre cerveau et notamment 2 zones capitales :

-         la glande pinéale

Telle une antenne, la glande pinéale contient des cristaux d’apatite. Elle joue un rôle au niveau de l' horloge biologique interne, dans les rythmes naturels en lien avec notre milieu et les saisons.

Des scientifiques ont constaté qu'à l’image d’une antenne, la glande pinéale était capable

de capter les radiations électromagnétiques de la Lune, ou celles du soleil. Et aussi de stimuler la production de certaines hormones / neuromédiateurs. C’est aussi la glande pinéale qui active la production des hormones sexuelles au début de la puberté, initiant ainsi le cycle de la reproduction humaine.

-        le noyau suprachiasmatique

Il contient environ 20 000 cellules, il est également appelé le "maître horloger" car il régule nos rythmes circadiens. Toute altération de cette zone entraîne de l'insomnie et des pertes de mémoire. 

Ce signal influence notre cycle circadien de 2 manières totalement différentes.

-  La première est immédiate et à court terme :  

Chaque fois que la mélanopsine est activée, un signal nerveux va partir en direction de la glande pinéale, celle-ci va instantanément inhibée la production de mélatonine.  

Cette inhibition va en contrepartie augmenter notre production de cortisol.

On peut donc considérer que la lumière contrôle notre production de mélatonine et de cortisol par l'intermédiaire de la mélanopsine.

- La seconde influence sur notre cycle circadien est à plus long terme, c'est en fonction des saisons pour s’ajuster à notre environnement.

Selon l’endroit que l’on se trouve sur terre, les saisons ne sont pas les mêmes, la glande pinéale.

Notre cerveau dispose d'un système qui lui permet d’ajuster en fonction des saisons c'est la fonction du noyau suprachiasmatique aussi appelé l'horloge interne du corps humain.

 La façon dont ils s'adaptent c'est par l'afflux lumineux ou plus précisément le nombre d'heures que vous avez passées sous la lumière.

 Il est donc judicieux de se demander, quelles sont les conséquences de la lumière artificielle sur notre cycle et la santé ?

C’est un sujet complexe, pour faire court, le plus important à retenir c'est que justement, depuis l'invention de l'éclairage artificiel et particulièrement des ampoules à incandescence, notre relation avec la lumière s'est inversée.

 Paradoxalement on passe de plus en plus de temps dans des espaces clos pas suffisamment éclairés en journée. A l'inverse on s'expose beaucoup trop à la lumière en soirée.

Les conséquences de ces changements sont multiples.  Cela affecte bien entendu la production de mélatonine et de cortisol, mais les perturbations du cycle circadien sont également associées à de très nombreuses pathologies !

Notamment la dépression hivernale, les troubles du sommeil bien-sûre, le stress chronique, l'obésité, le développement du cancer…  En fait pratiquement toutes les maladies modernes.

Pas vraiment étonnant puisque notre corps a toujours compté sur des phases actives stressantes en étant bien éclairées, contrebalancées par des phases de repos réparatrices et plongées dans l'obscurité.

 A l'ère moderne la quantité de cortisol produite par le corps est en surrégime alors qu'on n'a jamais fait face à aussi peu de danger.  N’oublions pas que le cortisol est vital et il ne convient pour autant de se jeter sur la mélatonine en complément ! En effet les compléments dépassent trop souvent, et de très loin, la quantité naturellement produite par le corps.  Un surplus de mélatonine est notamment associé à une aggravation de la dépression hivernale et l‘on connaît pas du tout les conséquences à long terme.

 Vous l'aurez compris, la meilleure solution, comme toujours, n’est pas de chercher à contourner le problème, mais bien d'adapter notre environnement à nos besoins physiologiques, et prévenir ce déséquilibre.

Déjà, c’est tout simple, optimiser notre exposition lumineuse aux bons moments ! La limiter et l’atténuer, aux bons moments !

La recherche scientifique à ce sujet a explosé ces dernières années. Deux critères importants en matière de lumière, la couleur et l'intensité.

Concernant la couleur, il faut savoir que la mélanopsine est particulièrement sensible à la lumière bleue, c'est à cette fréquence d'onde lumineuse qu'elle réagit le plus. Pas étonnant, car plus le soleil est haut dans le ciel, plus nos yeux reçoivent de lumière bleue, c'est donc le meilleur indicateur biologique de là où on se situe dans le jour.  

Encadré c'est la source de lumière qui fait secréter le plus de mélanopsine, qui inhibe la mélatonine. 

Donc la lumière bleue n'est pas un problème, non, il est absolument essentiel de suffisamment s'y exposer, mais seulement en journée, parce que cela contribue justement à bien calibrer le cycle circadien.

 Beaucoup d'études démontrent qu'on peut éviter une grande partie de symptômes ou effets nocifs en s'exposant simplement au moins 15 mn par jour à la lumière du soleil. L’hiver, quand la luminosité est faible, 15 à 30 mn de luminothérapie (jamais plus de 30 mn pour les enfants).  En pleine journée, il est donc inutile d’utiliser un filtres à lumière bleue.  En revanche la lumière bleue n'a effectivement rien à faire dans nos yeux une fois la nuit tombée et pour info la lumière blanche contient de la lumière bleue.

La sensibilité de la mélanopsine concerne le bleue et pas la couleur de la lumière du feu qui n’impacte pas ou très peu notre cycle circadien.

Donc l'idéal serait que la couleur de nos éclairages suive la courbe du soleil sur un cycle de 24h00. Une couleur orangée ou rouge en fin de journée simule le coucher du soleil ou les flammes d'un feu et envoie le signal d’être moins actif. 

Intensité lumineuse 

Maintenant en termes d'intensité lumineuse une étude de 2022 a cherché à analyser la bonne quantité de lumière à laquelle s'exposer en fonction du moment de la journée. Et ce, dans le but d'optimiser sa production de mélatonine et son cycle circadien.

 Les résultats sont les suivants (les lux est l'unité de mesure de l'intensité lumineuse mesurée au niveau des yeux)

En journée nos yeux devraient recevoir au minimum 250 luxes, à l'inverse en soirée nos yeux devraient être exposés à moins de deux luxes, à moins de 10 lux depuis au moins 2 h avant le coucher. A ce niveau il n'y a quasiment pas d'activation de la mélanopsine donc, optimisation de la mélatonine.

 Pour vous donner une idée, en moyenne il est estimé que nos espaces intérieurs sont éclairés le soir autour de 30 lux et en dessous de 10 lux, c’est l'équivalent d'une pièce éclairée avec des lampes de chevet.

A propos des appareils électroniques, pour les ordinateurs, il existe un mode nuit pour les écrans, il prend une teinte orangé, le bleu/blanc qui nous pose un problème la nuit est donc neutralisé. Pour les téléphone, il suffit de réduire le luminosité. Mais les petits appareils émettent dans les 2 lux.

Notre problème concerne en particulier notre exposition à la lumière des ampoules électriques.

Il faudrait un éclairage qui adapte son intensité et sa couleur en fonction du moment de la journée et de vos besoins personnels.

Source info de l’article 

Innovation 

 Un jeune entrepreneur à mis au point avec l'aide d'ingénieurs des ampoules qui adaptent leur couleur et leur intensité automatiquement sur un cycle de 24h00.

Un genre de majordome digitale (un appareil) qu’il faut juste poser dans votre pièce de vie et installer les ampoules qui fonctionnent avec. Les ampoules s'adapteront instantanément aux besoins du moment.  Par exemple si vous vous levez la nuit pour aller au toilette, ou vous occuper de votre enfant en bas âge, plutôt que d’exposer vos yeux à une lumière vive et altérer la production de mélatonine, votre ampoule donnera une luminosité adaptée qui ne ruine pas votre cycle circadien.

Il fait un appel de fonds pour commercialiser le kit. En participant, on reçoit un objet au choix, j'ai mis 10 euros. Ce serait bien que ça aboutisse !

Voici le lien si certains sont intéressés. ici  Vidéo démonstrative et appel de fond

Cet article vous a été utile ? 

S'il vous plait partagez ! 

Vous pouvez aussi partager depuis (17) Facebook   sur la fan page "Créer son bien être" et vous y abonner