♥ L'approche Taoïste du féminin / masculin
Dans le principe taoïste le féminin, le Yin est le réceptif, la matrice, la Terre.
Le masculin, Yang, est le ciel, le créateur, le potentiel ultime, qui ne peut se manifester que dans une atmosphère réceptive, il est alors l’ énergie en action qui transforme les désirs en réalité. Bondissant et conquérant comme le dragon, sa tentation est l’ivresse du pouvoir. Pour dompter sa force animale il doit d’abord pratiquer un contrôle musclé, s’incliner et se fier à une autorité, obéir avant de commander afin de parvenir au préalable à s’adonner a une s’autodiscipline. C’est ainsi qu par celle-ci et cultiver son sens des responsabilités, substituer la concorde à l’agressivité.
Le masculin accompli sait canaliser les forces primaires vers un objectif supérieur, canaliser son inspiration sans qu’elle le consume.
Les limitations librement consenties sont constructives. La puissance peut faire peur. C’est pourquoi il faut la dompter afin qu’elle ne puisse nous dépasser. Mais ce n’est pas en la réprimant, au contraire la laisser s’exprimer, mais en la canalisant et en reliant cette énergie vitale à la conscience.
La nature impose des limites à toute chose. Obligeant l’énergie à croître de l’intérieur. En fait, sans limite, il serait impossible d’optimiser notre potentiel. La limite, l’obstacle, permet la transformation ; A l’image de l’eau qui tombe et se répand, se disperse dans le sol, lorsqu’elle est contenu, par contre, dans un réceptacle, on peut l’utiliser déjà, mais lorsqu’elle est contenu dans un barrage, son énergie s’accumule et elle devient une énorme source d’énergie.
Pour les humains la limitation est souvent perçue comme une frustration, pourtant, consenties, elles peuvent être extrêmement fortifiantes et productive en nous permettant de grandir, d’évoluer, de nous transformer. Un harnais peut être ressenti comme une contrainte ou un support rassurant, cela ne dépend que de nous.
Dans le cas ou le yang demeure indompté, il reste centré sur lui-même, il est alors l’esclave de ses désirs impétueux, de son ego, de son orgueil, il fait mauvais usage de sa force et s’enivre de domination et de pouvoir ; Celui qui arrive à maitriser ses pulsions, et à faire de cette énergie une énergie créatrice plutôt que destructrice, s’étonnera des pouvoirs bénéfiques qui lui permettront de développer une puissance d’action incroyable. C'est pour le masculin l’ultime étape, cruciale et déterminante, de l’évolution de son identité mâle (yang), au potentiel énergétique inestimable!, mais qui demande à être domptée, canalisée, investie.
Les qualités essentielles du Réceptif sont le doux, la passivité, la douceur, la concorde, la diplomatie. Une forme de malléabilité qui se laisse manier, façonner, influencer, dirigée mais qui ne perd jamais sa substance.... Le féminin est flexible, ductile car le commencement, le développement, est le fait d'engendrer. C’est la substance féconde qui va produire, être animée par la vie, une autre vie que la sienne et qui l'accueil en son sein. C'est aussi la féminité féconde qui donne vie à l’étincelle du yang et qui le transforme de l’intérieur.
Le yin c’est la patience fructueuse, la souplesse, l’adaptation, le chaudron propice aux métamorphoses dans l’obscurité secrète.
L'extrême réceptivité, femelle (un symbole utérin et vaginal donc, comme le montre la figure du Koua). C'est aussi la terre, le Yin, le don de soi (qualité féminine par excellence).
On ne possède pas la femme comme on le croit généralement, c'est la femme qui possède le mâle, l'homme, le sperme, ce qui - du fait de la fécondation fait passer l'état de germe à l'état de manifestation). Il est donc absurde (comme les actuelles féministes) de penser que la femme est « supérieure » à l'homme. K'OUEN ou KHIEN sont complémentaires, aucun n'est supérieur ou inférieur à l'autre. Simplement, ils ne peuvent se concevoir l'un sans l'autre.
Dans leur livre du YI KING, Richard Wilhelm et Étienne Perrot écrivent : « En soi, le Réceptif est naturellement aussi important que le Créateur, mais l'attribut de « don de soi » définit la place que cette vertu primordiale occupe par rapport à la première. Elle doit être placée sous la conduite et l'impulsion du créateur; elle produit alors d'heureux résultats. Mais si elle sort de cette place et veut marcher aux côtés du créateur et à égalité avec lui, elle devient mauvaise. II s'élève alors entre elle et le Créateur une opposition et une lutte qui produisent des effets néfastes pour l'un et l'autre ».
C'est la lutte des sexes dans notre actuelle civilisation, à la phase ultime de l'âge de fer.
C'est la femme qui est l'initiatrice, et nous savons maintenant de façon positive que dans l'histoire de l'humanité, c'est la femme qui passe les frontières et initie les changements (comme le confirme un article du National Géographie sur la langue maternelle et les chromosomes).
Que la nature, la terre, suive le ciel, et la femme l'homme, il existe là une logique profonde. La fécondité s'allie aux possibilités multiples (en germe) de l'Unité, pour produire tous les êtres.
Le Yang, le créateur qui, s’il prend en lui le trait central du réceptif et c’est ainsi que naît « Li » le feu. Le feu n’a pas de forme déterminée mais il s’attache aux corps qui brûlent et ainsi, est lumineux. L’eau descend du ciel, le feu monte en flamboyant la terre. Tandis que K’an signifie l’âme enfermée dans le corps, Li indique la nature dans son éclat. La persévérance vers la lumière est avantageuse. Elle amène le succès. Soigner la vache amène la fortune. L’obscurité Yin s’attache à ce qui est lumineux. Pour être productif, le Yang doit être protecteur et respectueux du yin.
Et le corps qui répand la clarté a besoin d’avoir, à l’intérieur, quelque chose qui persévère pour éviter d’être entièrement consumé, et aussi pour briller d’une façon durable. Tout ce que le monde contient de brillant a besoin d’un élément auquel il s’attache afin de pouvoir briller durablement.
Ne dit-on pas « trouver sa moitié » l’élément qui nous complète et qui nous permet d’exprimer pleinement ce que nous sommes et ce que nous aspirons à être et sans lequel nous ne pouvons aboutir à rien. Le retour perpétuel à la matrice originaire nous maintient dans l’indéfini, l’ouverture au renouveau nous propulse dans l’expression de ce que nous sommes et l’épanouissement.
L’entre deux, cette position du milieu donne deux choix, l’avant, ou l’après. Aller de l’avant, vers un avenir qui s’ouvre rester en arrière prisonnier d’un passé qui aliène.
Ainsi le soleil et la lune sont attachés au ciel ; les céréales, l’herbe et les arbres sont attachés à la terre. De même, la clarté redoublée de l’homme élu par la lumière s’attache à ce qui est juste et peut ainsi modeler le monde.
Lorsque l’homme, qui est présent dans le monde dans une situation conditionnée et non autonome, reconnaît cette dépendance, il se soumet par là aux puissances harmonieuses et bienfaisantes de l’univers et obtient la réussite.
Sa représentation du viril peut être un obstacle. Il doit la modifier. La part de Yin assumé sublime le Yang et inversement.
Mais dans la perspective taoïste, il y a une part yin dans le yang et part yang dans le yin. (ce qui rejoint l’approche yunguienne de l’animas et l’animus) L’être accompli, réunifié, qui s’uni, à lui-même et à un autre être, ainsi qu’aux autres et au grand tout, contribue et continue l’œuvre de la nature.
Merci à Annie pour sa contribution.
En nous il y a une part yin et une part yang. Anima animus pour Jung
Tout est dualité. Même notre personnalité.
Voir l'article sur les forces opposées en cliquant : Equilibre des forces
Ci dessous
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