Breuvage de chaman
L'ayahuasca ou yagé est une préparation fournissant à ses utilisateurs des hallucinations visuelles, celles-ci considérées comme un voile que le chaman doit lever lors de cérémonie. À base de lianes, prise sous forme de breuvage, elle est consommée traditionnellement par les chamans des tribus amérindiennes d'Amazonie qui lui attribuent des capacités curatives.
Par extension, ayahuasca est le nom donné aux lianes du genre Banisteriopsis caapi dont l'écorce sert principalement à la composition de cette boisson.
Le terme ayahuasca vient du quechua et est formé de l'agglutination de aya et huaska. Il est traduit ordinairement par liane des esprits, liane des morts ou liane des âmes (aya : mort, défunt et par extension âme, esprit ; huasca : corde, et par extension liane ; d'après le médecin équatorien Plutarco Naranjo, 1983). Aya ne signifie pas l'âme de la personne morte, mais plutôt le cadavre, ce qui implique qu'ayahuasca se traduit plutôt par « corde des cadavres ».
D'après Gerald Taylor, linguiste et spécialiste de la langue quechua, le nom le plus probable de cette liane serait plutôt ayaqhuaska, ce qui signifie « liane amère ».
Le breuvage, en lui-même, est connu sous différents noms en fonction des régions et des groupes ethniques : ayahuasca, ayawaska, yajé (Tucano), jagé, caapi (langues tupi), natema, natem (Jivaro), purga, pinde, Santo Daime.
Ce n’est qu’au milieu du xixe siècle que la préparation et l’utilisation de ce breuvage hallucinogène ont été découvertes par les Européens.
Dans diverses communautés indigènes amazoniennes, l’ayahuasca est traditionnellement utilisé pour entrer en transe dans un but divinatoire ou comme outil thérapeutique et comme puissant outil de purification lors de rituels de guérison sacrés. Cette boisson semble être consommée depuis 4 000 à 5 000 ans.
Sur un total approximatif de quatre cents peuples indigènes, Luna en comptabilise soixante-douze qui utilisent l’ayahuasca et qui sont concentrés dans la partie occidentale du bassin amazonien. Cette observation ainsi que certaines découvertes archéologiques laissent penser que cette pratique est extrêmement ancienne, sans doute déjà bien établie à l’époque précolombienne.
L’activité pharmacologique de l’ayahuasca est particulière du fait qu’elle dépend d’une interaction synergique entre les alcaloïdes actifs des plantes qui constituent le breuvage :
- les feuilles de Psychotria viridis ou une espèce apparentée - contient l’alcaloïde N,N-diméthyltryptamine (DMT), qui se trouve être inactif lorsqu’il est ingéré oralement, car il est rapidement dégradé par des monoamines oxydase (MAO) périphériques, naturellement présentes dans l’appareil digestif.
L’absorption simultanée de β-Carbolines, inhibitrices puissantes des MAO, apportées par le deuxième constituant du breuvage
- l’écorce de la liane Banisteriopsis caapi - confère à la DMT une protection contre la dégradation enzymatique et lui permet alors d'exercer son effet sur le système nerveux central. Cette interaction est la base de l’action psychotrope de l’ayahuasca.
Le breuvage est donc constitué principalement de 2 plantes : les feuilles de la Psychotria viridis, ainsi que des vignes Banisteriopsis caapi (je note que d’autres plantes peuvent être utilisés, comme celles de la Jurema Preta).
L'efficacité du mélange varie grandement d'une préparation à une autre. La puissance, la force et l'effet psychoactif dépend des compétences du chaman et des ingrédients utilisés.
Les plantes contenues dans ce breuvage contiennent du DMT. C’est un psychoactif qui a la particularité d’avoir une structure moléculaire qui ressemblant énormément à la sérotonine ainsi qu’au psychoactif que l’on retrouve dans les champignons hallucinogènes.
En temps normal, les enzymes présentes dans notre estomac « désactivent » le DMT avant qu’il pénètre dans notre sang, les vignes Banisteriopsis caapi sont nécessaires au breuvage car elles empêchent ces enzymes de désactiver ces molécules, afin de permettre au DMT de pénétrer dans le sang, afin que les effets parviennent au cerveau.
Ces effets se produisent en général 30 minutes après la consommation. Pas vraiment agréable. C'est de l'ordre de l'épreuve psychologique, affronter la peur de mourir par exemple.
Le « taux » d’hallucinations est à son apogée au bout d'une 1 heure environ, mais les hallucinations durent en général 4 à 6 heures. Ces hallucinations sont plutôt différentes de celles produites par des drogues comme le LSD ou les champignons hallucinogènes, car la grande majorité des individus sont conscients d'halluciner ils sont lucides et au lieu d’entendre des sons qui sont par le cerveau, l’ayahuasca ne fait que changer la manière dont vous percevez les sons déjà existants, les rendant plus stimulants.
L’ayahuasca est généralement consommé afin d’arriver à un stade de paix intérieure, afin de se réconcilier avec des moments passés difficiles, affronter ses peurs. La séance peut être une véritable épreuve initiatique. Mais au final, la majorité des utilisateurs ont avoué se sentir plus à l’aise avec leurs pensées et leurs situations présente, ont gagné en confiance en eux et en la vie, un effet thérapeutique radical.
Le réseau de mode par défaut (ou MDP, Default Mode Network en anglais) est la zone du cerveau qui s’active lorsqu'on donne libre cours à nos pensées.
Ce serait une zone liée à la dépression et à l’anxiété chronique. La consommation d’ayahuasca aurait pour effet de diminuer de manière conséquente l’activité dans ces zones du cerveau, comme dans un état de méditation.
Aussi, des études ont démonté une liaison entre le DMT et des protéines qui favorisent la « maintenance » de la mémoire à long terme, induisant une meilleure plasticité des neurones, ainsi que de la génération de nouveaux neurones. Le DMT détient peut-être même le potentiel de tuer certaines cellules cancérigènes. Des alcaloïdes présentes dans les feuilles de cette vigne ont-elles aussi la capacité de tuer certaines cellules cancéreuses (cancer de la peau chez les souris et cancer du foie chez l’homme).
Cela ne veux pas dire que l’ayahuasca est un remède miracle en remplacement des traitements actuels, mais il a du potentiel pour des recherches sur le cancer.
Aussi, l’ayahuasca ne semble pas créer de dépendance (il ne faut pas en prendre plus à chaque consommation pour garder les effets) et comme la majorité des drogues psychoactives (et peut être à cause du gout immonde du breuvage), l’ayahuasca n’est pas addictif.
De plus, étant donné que l’ayahuasca est un breuvage très acide, il provoque des vomissements ou de la diarrhée.
Il faut être en bonne santé pour le consommer, ne pas avoir un traitement anti-dépresseur, à ne pas prendre à la légère car elle peut avoir des conséquences dramatiques, en effet quelques (rares une douzaines de victimes) cas de mortalité sont répertoriées (décès inexpliqué ou dû à un problèmes cardiaques), en raison d'un mélange très mal dosé, ou à un cumule de substances simultanées d’ayahuasca avec des drogues dures ou de l’alcool le tout provoquant un arrêt cardiaque. En raison de la montée en popularité de cette drogue, de nombreux faux shamans, non qualifiés pour préparer le breuvage correctement sont en cause. Parfois l'initiation tourne mal en menant à un suicide ou bien les hallucinations ont conduit à un meurtre....
Je n'ai actuellement plus accès à Facebook depuis mon ordinateur, juste depuis mon téléphone, je ne parviens pas à régler le pb.
Je ne peux donc plus partager mes articles sur facebook et la fréquentation est en chute libre, merci de partager massivement mes articles pour soutenir le blog !
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1949 autres membres