Un médicament contre l'addiction à l'alcool
L’alcool
Les répercutions des effets de l'alcool sur la société sont multiples, accidents, violence ... Sans parler des pathologies liées à l'alcool à fortes doses, l’alcool entraîne une dépendance physique et a des effets neurotoxiques sévères.
Il apparait d’une façon générale, que l’alcool amplifie les effets des psychotropes, en particulier le cannabis, les opiacés, les psychostimulants, les antidépresseurs et le c-hydroxybutyrate (GHB), un autre produit illicite dont le mode d’action n’est probablement pas très éloigné de celui de l’alcool.
Il faut aussi noter que tous les antagonistes du récepteur NMDA entraînent des dépendances, comme le MK801, la phencyclidine (PCP ou « poudre d’ange ») ou la kétamine.
[ Précisions plus pointus pour ceux que ça intéresse : L’une des spécificités de l’alcool réside dans son action directe sur les récepteurs canaux et plus précisément sur les récepteurs GABAergiques et NMDA, un sous-type des récepteurs glutamatergiques.
Lors d’une exposition chronique, les récepteurs GABAergiques subissent une diminution de sensibilité et la transmission glutamatergique augmente.
Il a été suggéré que cette action spécifique et directe de l’alcool sur les récepteurs NMDA, en particulier sur ceux de l’hippocampe, modifie les processus de mémorisation, d’anticipation et de maintenance des effets renforçateurs des autres substances psychoactives. ]
Le Pr Jean-Pol Tassin, neurobiologiste au Département Neuroscience-Paris-Seine, Sorbonne Université, Paris, France, et directeur de recherche émérite a l’INSERM est un expert reconnu mondialement, qui consacre sa carrière à décrypter les mécanismes de la dépendance a initié une étude qui donne des résultats probants pour soigner l'addiction à l'alcool.
Voici un des ouvrages qu'il a écrit :
Donc, ce professeur Tassin addictologue et son équipe ont développé un médicament contre l'addiction à l'alcool.
Lors des recherches en addictologie, avec diverses substances, il apparaît quatre administrations d’une dose moyenne d’amphétamine suffisent à augmenter la réactivité des neurones noradrénergiques et sérotoninergiques de façon permanente, suggérant ainsi que le couplage entre ces deux ensembles neuronaux disparaît lors de la répétition de prises de drogues toxicomanogènes.
Il fut particulièrement étonnant de constater que cette hyperréactivité des neurones noradrénergiques et sérotoninergiques persistait même un mois après la dernière prise d’amphétamine.
Outre le fait que ces données permettent d’expliquer de façon nouvelle la sensibilisation comportementale et son maintien plusieurs semaines après la dernière prise de toxique, elles suggèrent que la prise répétée d’amphétamine entraîne la rupture d’une régulation mutuelle entre les neurones noradrénergiques et sérotoninergiques.
Le découplage entre les neurones noradrénergiques et sérotoninergiques est aussi obtenu lors de la répétition des prises de cocaïne, de morphine et d’alcool, trois produits qui sont les chefs de file des principaux groupes de drogues d’abus, psychostimulants, opiacés et alcool.
Enfin, bien que les traitements pharmacologiques par les antagonistes montrent que les transmissions sérotoninergiques et noradrénergiques doivent être activées pour qu’il y ait découplage, deux antidépresseurs qui augmentent les transmissions noradrénergiques et sérotoninergiques, la venlafaxine et la clorimipramine, n’entraînent pas le découplage.
Cela pouvait signifier soit que les drogues d’abus possèdent des propriétés que n’ont pas les antidépresseurs, et qui seraient donc responsables du découplage, soit qu’au contraire les antidépresseurs possèdent des propriétés qui évitent le découplage.
Des expériences récentes ont fait pencher vers cette deuxième hypothèse.
Les antidépresseurs, dont le rôle psychotrope n’est plus à démontrer, s’avérant être ni découpleurs, ni addictifs. La disparition du lien de régulation entre les neurones noradrénergiques et sérotoninergiques pourrait donc être responsable du malaise que ressentent les toxicomanes en état de sevrage et être par là même l’une des origines de la pharmacodépendance.
Leurs résultats suggèrent que les toxicomanes souffrent durant le sevrage des conséquences de ce découplage, à savoir une désynchronisation à long terme des neurones noradrénergiques et sérotoninergiques, que la prise de drogue pourrait abolir, au moins temporairement.
Les toxicomanes ou alcooliques sont vulnérables à la rechute à cause du découplage noradrénaline-sérotonine qui lui-même semble concomitant à la sensibilisation comportementale. Il a été montré que la sensibilisation comportementale peut se maintenir jusqu’à une année après la dernière prise mais qu’elle peut aussi dans certains cas disparaître après quelques semaines. Cela suggère que le découplage peut se maintenir longtemps mais qu’il est vraisemblablement réversible.
La recherche pharmacologique de traitements de l’addiction s’attache maintenant à trouver des composés qui accéléreraient le recouplage entre les neurones noradrénergiques et sérotoninergiques.
Enfin, il est intéressant de rappeler que les situations anxiogènes facilitent la sensibilisation comportementale aux psychostimulants et aux opiacés (on parle de sensibilisation croisée). Il est donc probable qu’un stress chronique induise un découplage entre les neurones noradrénergiques et sérotoninergiques et facilite ainsi l’émergence de pathologies psychiatriques comme les psychoses ou les troubles bipolaires.
Il est généralement admis que la répétition des prises de drogues dans un environnement identique entraîne une libération de dopamine, elle-même consolidant une association entre la satisfaction ressentie et les conditions d’obtention du produit. La drogue et les conditions de sa prise deviennent alors la seule solution à toute baisse du niveau thymique qui, lui-même, dépend de l’histoire de l’individu.
L'équipe propose que la variabilité thymique observée chez la majeure partie des toxicomanes s’explique par la disparition d’une régulation mutuelle entre les neurones noradrénergiques et sérotoninergiques due à la prise répétée de substances toxicomanogènes.
Ces deux ensembles neuronaux réagiraient alors de façon non contrôlée aux stimuli environnementaux, entraînant ainsi une sensation de malaise à l’occasion de toute nouvelle émotion. Seule la drogue permettrait de rendre supportable au toxicomane la disparition du couplage entre les deux ensembles neuronaux. C’est le caractère exclusif du recours à la drogue qui signe alors la dépendance, le toxicomane ayant progressivement éliminé toutes les autres solutions.
Source Neurobiologie de l'addiction : proposition d'un nouveau concept
A partir de cette idée du découplage et donc de donner la possibilité au cerveau de recoupler les systèmes monoamines. Deux molécules ont été développées, l’absence d’effet toxique chez l’animal puis chez l’homme ont été vérifiés
Un sujet dépendant traité pendant 5 jours avec le produit arrête de boire de l'alcool
La phase 2 la phase doit se faire sur 180 personnes une cinquantaine une soixantaine de personnes qui ont arrêté de boire
La 3 phase 3 doit se faire sur 15 000 personnes pour s’assurer qu’il n’y a pas d’effets secondaires fâcheux.
A suivre donc !
Source évocation de l'étude en cours video du 20 avril 2025 - Ce poison invisible détruit votre cerveau évoqué à 1h10 de la vidéo
Dans l'interview précédemment citée j'ai découvert un aspect du fonctionnement cérébral que j'ignorais.
Et pour cause, cette nouvelle perception nous vient justement des recherches du professeur Tassin (Tassin, 1998 ; Tassin et Tisseron, 2014). Le mode analogique ou cognitif semble directement lié au phénomène d'addiction.
Nous sommes en permanence entre l'état d'éveil et l'état d'éveil, entre analogie et cognitive dans une oscillation permanente, ce qui contrôle le pourcentage d'analogie et de cognitif ce sont les modulateurs, ces fameux modulateurs qui font que lorsque vous prenez un produit vous allez basculer le système, faire de l'analogique et prendre du plaisir.
Cette possibilité de nous faire basculer c'est ce que font les drogues, elles donnent la possibilité au circuit de faire moins de cognitifs et plus d'analogie donc d'une certaine façon d'avoir du plaisir
La conséquence c'est le découplage et le découplage c'est douloureux quand il n’y a pas de produit c'est insupportable on a une souffrance très forte puisque l'environnement devient insupportable sans la possibilité de contrôler les informations qui rentrent puisque le système n'a plus cette protection qui contrôle les impulsions pour corriger cette mauvaise habitude.
Je vous invite à lire plus sur ce sujet que j’ai creusé en cliquant sur l’article.
En attendant, une plante utile pour aider à vaincre l'addiction
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