Différencier désir et besoin
ETES-VOUS L'ESCLAVE DE VOS DESIRS ?
Dans la civilisation qui est la nôtre, une société de consommation, on considère dans des moments de clairvoyance, que la plupart de nos besoins sont créés de toute pièce. L'homme désire au-delà de ses besoins contrairement aux animaux. Il est donc intéressant de bien distinguer les deux pour éviter de devenir l'esclave de nos désirs, c'est ce qu'attend de nous la société de consommation.
Le besoin est un manque perçu comme nécessaire, le désir c'est une envie, le fait de vouloir quelques chose. Se sentir en privation de ... implique que cette chose nous manque pour être pleinement satisfait. Le besoin et le désir sont liés et cependant distincts. Alors comment différencier le désir du besoin ?
On peut considérer que le besoin porte sur un objet substituable, alors que le désir porterait sur un objet plus spécifique. Encore que...
Si on se demande de "quoi" on a besoin, le désir impliquerait de préciser le besoin, si j'ai faim, je peux manger un morceau de pain, mais finalement j'ai plutôt envie d'une chose en particulier.
Première distinction : Un besoin est nécessaire, indispensable.
Ce dont la non satisfaction menace la vie ou la survie d’un individu, ce qui est nécessaire au fonctionnement optimal d’un être vivant, est un besoin vital.
Le désir quant-a-lui, est en principe plus futile, non réellement indispensable. Le désir serait le sentiment ou la conscience que notre esprit a de ce besoin corporel.
Si vous avez besoin de chaussures, pourvu qu'elles soient à votre taille et confortables, la couleur et la maque importe peu, pourtant, nous éprouvons le désir de telles chaussures et pas une autre paire...
Concernant la hiérarchie des besoins indispensables à l'être humain, je vous renvoie à la pyramide de Maslow que j'ai corrélé avec les chakras.
Si le désir est lié au besoin, il est donc aussi ce qui s'y oppose en le satisfaisant, et par ce biais en le détruisant.
Le besoin apparaît comme étant beaucoup plus négatif contrairement au désir tel un élan excitant.
Si on parle du désir sexuel, dans son intensité et sa potentialité à monter à la tête, il est parfois confondu avec le sentiment amoureux. Pourtant, ce n'est qu'un feu de paille. L'amour durable, est simplement l'attachement profond à un être cher et la tendresse qui l'accompagne.
Pourtant lorsque je désir telle chose ou telle personne... une fois le désir satisfait totalement, l'ennuie ou la lassitude succède à la satisfaction de ce désir... et c'est un puits sans fond.
Alors que le besoin est facile à satisfaire, le désir est, finalement, impossible à combler...
Le sens du mythe de la naissance d'Eros (Amour passion) narré par Platon dans Le Banquet (201 d-207 c) : Eros, fils de Penia (l'Indigence) et de Poros (la Richesse), est l'intermédiaire entre le manque et la satisfaction, l'élan qui nous permet de passer de l'un à l'autre. Le désir n'est donc pas, comme le besoin, un simple manque : il est ce qui permet de combler ce manque, puisqu'il est à la fois conscience du besoin et élan vers la satisfaction.
Il existe cependant des besoins sans désirs, et des désirs sans besoin.
Comme exemple de désirs sans besoin : le désir amoureux, qui ne résulte pas d'un simple besoin physique, mais de besoins affectifs et attirance complexe, non seulement physique mais d'ordre intellectuel, affective, pour le personne aimée.
Nous voyons donc que les désirs humains sont souvent découplés du besoin.
Une autre distinction essentielle :
Le désir prend naissance dans l'esprit, c'est une construction mentale, le besoin quant à lui prend naissance dans le corps car il est lié au monde pulsionnel et physiologique.
La faim, la soif, sont des "besoins" mais dans une certaine mesure seulement, puisque nous sommes capables de manger bien plus que nos besoins vitaux l'exigent !
Le besoin physique demande impérieusement satisfaction à des fins vitales, le désir c'est une forme consciente de l'objet propre à le satisfaire. Tout se joue entre contingence et superflu, le désir est un luxe, le besoin est naturel, le désir est spirituel et culturel, il est propre à l'esprit et il est illimité, on peut désirer tout et sans fin, le désir est capricieux. Exemple, j'ai besoin de boire pour étancher ma soif, si je bois de l'eau je réponds au besoin de mon corps, mais je bois un jus, un soda ou autre boisson spécifique, cela relève du désir et non du besoin. Voir aussi : désir et besoin
C'est un grand bien à notre avis que de se suffire à soi-même, non qu'il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l'abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons, bien persuadés que ceux-là jouissent le plus vivement de l'opulence qui ont le moins besoin d'elle, et que tout ce qui est naturel est aisé à se procurer, et ce qui ne répond pas à un désir naturel, malaisé à se procurer. […]
Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs de l'homme déréglé, ni de ceux qui consistent dans les jouissances matérielles, ainsi que l'écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps à ne pas souffrir et, pour l'âme, à être sans trouble".
Épicure (341-270 av. J.-C.), Lettre à Ménécée, trad. O. Hamelin, Nathan, 1982, p. 77-79
A noter que ceux qui se réclament épicurien, n'ont le plus souvent aucune notion de la réelle philosophie de ce philosophe...
"Celui qui ne sait pas se contenter de peu ne sera jamais satisfait de rien" [...] - Epicure
"seul celui qui sait de passer de la richesse est digne d'en jouir " - Epicure
Allons chercher auprès de S. Freud, M. Klein, J. Lacan et F. Dolto ce que la psychanalyse nous dit du désir et du besoin. La notion de besoin psychique correspondrait pour la psychanalyse à la perversion du désir devenu besoin, l’excitation de la satisfaction se confondant avec le désir. Et l'être ainsi égaré devient alors, esclave de son désir.
Le besoin
Le dictionnaire définit le besoin comme la sensation qui porte les êtres humains à certains actes qui leur sont ou leur paraissent nécessaires.
Pour S. Freud, les besoins sont en prise directe avec les pulsions d’auto-conservation. Le besoin trouve sa satisfaction dans des objets adéquats et réels comme par exemple la nourriture, le besoin est lié au biologique. Le besoin vise donc un objet spécifique et s’en satisfait.
Pour F. Dolto, le besoin n’est pas ce qui signe l’humain, il se rapporte à la vie physiologique et aux soins maternels. Ils doivent cependant être satisfaits pour permettre le développement du Moi de l’enfant.
● Nos besoins primaires - La pyramide de Maslow
Le Moi corporel
Le corps exprime son besoin de relation physique, affective et sexuelle. Le corps n’a pas besoin d’exclure le rival, il n’est pas le siège des passions. Notre corps nous dit notre vérité, ce sont nos interprétations du langage du corps qui sont souvent fausses.
Retrouver notre monde émotionnel permet à la fois de changer notre communication interne dans le but d’arrêter de détruire le corps et de se réapproprier sa sagesse. Par exemple, si notre corps a besoin de contact physique avec la mère, ce n’est pas lui qui est jaloux du père, c’est notre psyché.
Le Moi psychique
Le moi psychique est lui régi par le principe de plaisir. Il est soumis au principe de possession et d’avoir. Nous parlons alors de besoins psychiques, besoins qui ne tolèrent aucune frustration. Le narcissisme est le maître des lieux, le moi psychique en est son esclave. Nous sommes ici dans le royaume de l’absolu nécessité alors même que ces besoins ne sont absolument pas vitaux.
Le désir
Le dictionnaire définit le désir comme la tendance particulière à vouloir obtenir quelque chose pour satisfaire un besoin, une envie. Il correspond à toutes formes de mouvement en direction d’un objet dont l’âme et le corps subissent l’attrait spirituel ou sexuel.
Sigmund Freud
Le désir est avant tout inconscient. C’est dans le rêve comme accomplissement
d’un désir refoulé que nous trouvons la définition freudienne de ce concept.
Le rêve est la reproduction hallucinatoire d’anciennes perceptions. Le désir est
donc lié à des traces mnésiques, à des souvenirs de l’expérience de satisfaction.
Il s’accomplit dans la reproduction à la fois inconsciente et hallucinatoire des
perceptions devenues signes de satisfaction. Le désir a toujours la sexualité pour enjeu.
Loi et désir forment un nœud bien étroit, dans la mesure où la psychanalyse nous
déclare que le désir fondamental est le désir incestueux (totem et tabou).
La psychanalyse s’intéresse à la nature du désir et à l’effet d’amour narcissique qu’il produit.
Mélanie Klein
Dès la naissance, le nourrisson opère un clivage de l’objet, l’idéalisation est
nécessaire afin de lutter contre des angoisses persécutrices. La personne
qui prend soin de l'enfant lui apporte du plaisir lorsqu'elle le satisfait et du
déplaisir lorsqu'elle le frustre. Ce déplaisir est vécu comme un anéantissement
pour le nourrisson qui n'est pas bien armé pour le gérer. Il scinde donc ces deux
source en deux personnes. (La fée et la sorcière, ce regard manichéen peut
perdurer plus ou moins ). Le besoin est lié à l’objet partiel alors que le désir se
porte sur l’objet total, la vraie personne entière, à la fois bonne et mauvaise.
Le désir fait donc apparaître l’autre en tant que personne contrairement au
besoin où l’autre n’existe pas.
Le désir est marqué par le sceau du fantasme et la dynamique de l’imaginaire.
M. Klein met l’activité symbolique sur le compte de l’écart entre le désir et la
satisfaction obtenue dans la réalité.
La fuite éperdue dans le désir (encore et encore) est à comprendre par le constat
clinique qu’une personne réelle est toujours trop réelle pour être assez bonne.
La personne réelle sera ainsi toujours inadéquat au désir, d’où la recherche sans
fin de la satisfaction du désir pour certains.
M. Klein nous apprend le passage capital entre une position paranoïaque où notre
haine est projetée sur l’autre, ou sur l'extérieur et là où quelque part nous restons
innocents, et la position dépressive où nous récupérons les conséquences de
notre haine et reconnaissons notre responsabilité. Cette élaboration permet la
différenciation entre le besoin et le désir.
Derrière tout désir se cache le fantasme de la scène primaire.
Jacques Lacan
La notion de désir prend une place centrale dans l’œuvre de J. Lacan, il met en lien la différence entre le désir, le besoin et la demande.
Le désir doit passer par un autre nous dit Lacan. Il parle du désir, du désir de l’autre.
L'enfant ne sait rien de ses désirs, il essaie juste de comprendre le désir de l’autre et de s’y conformer pour être aimé. Il est en position de faiblesse, car sa vie dépend entièrement de l'amour du parent. Cette position se retrouve chez l'adulte immature, qui croit ne pas survivre si son partenaire ne l'aime plus... Sauf qu'un adulte indépendant ne dépend pas de l'amour d'un autre adulte pour survivre.
Avant le déclin de l’Oedipe, le désir est extérieur, hors de, après il est intérieur.
Le désir naît de l’écart entre la demande qui est toujours demande d’amour.
Il est lié au fantasme et s’inscrit dans son absolu en dehors de toute réalisation.
L’Idéal du moi pour Lacan se met en place avec l’intervention du père comme empêcheur de plaisir. La libido et le besoin de jouissance vont alors se déplacer vers une
nouvelle cible par le mécanisme de sublimation. Le désir passe alors par le filtre de la réalité, la fonction paternelle se définit par l’accès au symbolique.
Le désir est produit de notre imaginaire, l’objet du désir est vrai. L’imaginaire étant pour Lacan, l’expression des illusions aliénantes dans lesquelles le Moi est prisonnier. En effet, nous nous imaginons que l’autre possède non seulement les moyens de répondre à nos désirs, mais en plus, qu'il les connaît. Celui qui attend d'être satisfait sans même avoir besoin d'exprimer ou manifester ses désirs est resté dans ce fantasme de toute puissance infantile.
Françoise Dolto
Vivre, c’est désirer. Le désir est avant tout langage, il se différencie du besoin car n’est satisfait par aucun objet. Le désir est un appel à la communication et surtout ne s’étaye
pas sur le besoin. Le désir est insatiable contrairement aux besoins. Le désir est tension car il vise à…
F. Dolto affirme que trop de plaisir, trop de jouissance tendent à rabattre le désir sur le besoin et à mutiler la créativité. Notre avidité et notre addiction pervertissent nos désirs en les transformant en besoins psychiques. C’est l’interdit et les limites qui révèlent à l’enfant la force de son désir tout en l’humanisant. La vie comme le désir est changement et mouvement.
Dans ses premières saisons d’existence, l’enfant ne sait encore rien de ses désirs, il essaie de comprendre ce qu’il doit faire pour être conforme aux désirs de l’autre.
Il crée son univers intérieur à partir de ce qu’il imagine comprendre des actes et paroles de son entourage. Il croit toujours que les émotions manifestées par ses parents le concernent.
Puisqu'il veut être le centre de toutes les attentions, il s'attend aussi à être la cause de tout ce qui se produit, il se vit le centre du monde.
Il est par contre en contact permanent avec ses besoins. Le désir est renouvelable, inassouvissable comme les fonctions de faim et de soif. Le désir est une réponse à un manque, c’est une pulsion vitale dont le but est de soigner une douleur.
La douleur est celle de notre solitude liée à l’arrachage de la matrice mère et terre.
Droit et exigence
Nous avons tous en nous, un petit enfant tyran tout-puissant.
La satisfaction sans restriction de tous nos désirs et de tous nos besoins ne contribue pas au bonheur, ni même au plaisir. Nous approprier notre vie ne va pas de soi. Vivre est un droit dans le sens où, que nous ayons été désirés ou pas, nous sommes en vie. Nos besoins psychiques transforment ce droit en exigence, manifestation de notre haine refoulée et de notre avidité. Assumer cette haine nous donne la possibilité de nous servir de son énergie pour décider de nous approprier notre vie comme un don. Alchimie entre la reconnaissance du don de vie que nos parents nous ont fait et la reconnaissance du don que nous nous faisons en prenant une part active dans la vie. C'est le fruit de la gratitude.
La névrose serait pour Lacan de subir ou bien d’exiger l’amour plutôt que de s’y impliquer. L’amour quand il n’est pas don actif de soi-même est une passion imaginaire et narcissique. « Etre aimé est une exigence effrayante, c’est emmener l’autre que, soi-disant on aime, à sa suite, le convertir, le changer et l’asservir dans notre propre fantasme imaginaire ». Il nous appartient de prendre conscience de nos projections dans le couple et sur l’autre pour nous en libérer.
La peur du désir
Pour S. Freud, cette peur est liée au fantasme incestueux. Il nous semble utile de nous rappeler que ce désir s’étaye sur un fantasme de meurtre du parent de sexe opposé. Vous connaissez tous Œdipe ? Le refoulement et l’inhibition de nos désirs, ainsi que la régression, sont des mécanismes de défenses érigés face à cette peur, liée au fantasme meurtrier.
Pour M. Klein, la peur du désir est liée aux états maniaques.
Aucun désir ou fantasme n’est pathologique en soi, c’est la réalisation de certains qui est en revanche interdite. Le fantasme est même un défouloir utile. Il est plus sain d'imaginer écrabouiller son boss avec son 4x4 que de l'étrangler de ses propres mains réellement.
Tout enfant désire posséder le parent du sexe opposé et se débarrasser de celui du même sexe, pour autant il ne souhaite pas que cela arrive pour de vrai. Dans le fantasme et l’Imaginaire, tout est possible.
Le désir entre adultes, même s’il est partagé, ne suffit pas à lui seul à justifier l’acte sexuel, il y faut le consentement.
Dans le désir, nous nous donnons à voir à l’autre. Cette ouverture vers l’autre peut nous rappeler une position de dépendance insupportable pour notre toute-puissance et notre besoin de contrôle.
Nommer son désir peut réveiller la peur que l’autre prenne le pouvoir sur nous et fasse de nous un objet que l’on utilise ou que l’on jette. Là, nous restons dans le monde du besoin et n’allons pas vers celui du désir.
Se jeter sur le sucre pour évacuer son impression de fatigue ou compenser les envies de douceur ou câlin, acheter de nouveaux objets, se réfugier dans une addiction pour calmer ses angoisses sont des stratégies de fuite, des réponses rapides à des désirs immédiats. Mais ne comble pas. Lorsque vous ressentez l’envie urgente, demandez-vous ce qui ne va pas. De quoi avez-vous besoin à ce moment précis. Préférez le repos, parler à quelqu’un, créé, bricoler, ou vous défouler en faisant du sport, en faisant l’amour. Occupez-vous utile à votre développement personnel, jetez le vieux et tout ce qui ne vous correspond plus. Connaître ses besoins essentiels permet d’y répondre de façon constructive et éviter de se leurrer... De même, préférez toujours l’authentique au quantitatif.
Se détacher du matériel, trop de gens sont esclaves de leurs possessions : ils travaillent pour les acheter, les abriter, les assurer, et dépensent leur énergie et leur temps pour les entretenir, les déplacer, et même s’en débarrasser ! Posséder ce dont on a besoin pour vivre est juste. Mais il ne faut pas accorder aux objets plus de prix ou d’intérêt qu’aux êtres.
Vivre avec peu n’empêche pas de vivre dans l’élégance et le raffinement. Le secret ? Se sentir riche. Riche de pouvoir rire, aimer, lire, penser, bouger. Songez à tout ce que vous avez : l’eau, l’air, la nourriture, l’éducation, l’amitié, l’accès à la culture, à la nature, aux soins médicaux, un toit… De vrais trésors accessibles à la majorité d’entre nous, mais que nous ne considérons pas comme tels parce qu’ils ne portent ni prix ni étiquettes.
Cette notion de "besoins du consommateur" est en fait un amalgame dommageable entre les besoins qui sont naturels et nécessaires et les désirs ou envies, plus éphémères, changeants et subjectifs. ... Il est donc important de bien faire la différence entre besoin et désir.
Imagination et créativité
Le désir frustré, s'il est sublimé, est la source même de la créativité. Plutôt que subir le sentiment de frustration lorsqu'un désir n'est pas assouvi, il est possible de convertir cette frustration en "autre chose" quelque chose qui le représente symboliquement.
En allant au delà du rôle que nous donnons à l'objet de notre frustration, le rôle d’objet persécuteur, pour imaginer et créer de quoi nous satisfaire, par des moyen détournés. C'est ainsi que nous nous libérons de la frustration et de la haine et nous nous délivrons de la culpabilité et de la douleur, pour retrouver notre liberté et notre humanité, sans la peur ni la haine de notre désir.
La rencontre à l’autre est possible dans le désir si celui-ci est désir de communication avec l’autre en tant que personne et acceptation de son indépendance, de son potentiel à ne point nous satisfaire. La conviction de pouvoir se satisfaire autrement, quoi qu'il arrive nous rend plus tolérant. D'autres choix et d'autres issues sont toujours possibles. Nos désirs n'ont pas l'obligation d'être assouvis par la voie qui l'a suscitée.
Complément philosophique sur les notions de désir et besoin
Il est nécessaire également de faire la distinction entre avoir de la haine et être dans la haine, qui découlent des notions de besoin et de désir.
Le désir ultime est péché d’orgueil : le Moi-idéal, c’est-à-dire la volonté d’égaler Dieu.
L’alarme sonne de tous côtés. Les rapports du GIEC confirment la responsabilité humaine dans le dérèglement global. Plus de 15 000 scientifiques l’affirment : il « sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l'échec, et le temps presse ». L’ONU déplore que les émissions de gaz à effet de serre stagnent à 52 Gt annuels, alors qu’il faudrait les limiter à 36, voire 24, pour rester en dessous des 2 °C qui autoriseraient un avenir apaisé. La COP 23 affiche son impuissance : les engagements pris lors de la COP 21, en 2016, conduisent à une hausse de plus 3 à 3,5 °C.
Plutôt qu'attendre que les changements viennent d'en haut, il est nécessaire que les résistances massives induisent le changement de paradigme. Nous sommes UN.
A l'origine, nous sommes des êtres sauvage et libre... L'éducation, puis la culture de masse, nous conditionne, nous endoctrine, tels les brides, les rênes, parfois même les mors, infligés à un cheval. On peut même lui infliger une grosse charge sur le dos, une selle avec des étriers pour qu'on puisse le diriger, le soumettre, l'épuiser à la tâche, le rendre dépendant, infantilisé, au final et te rendre dépendant et docile...
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1946 autres membres