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Que nous réserve l'avenir ? La vision de Yuval Noah Harari

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 L'auteur semble ignorer totalement la perspective d'un effondrement et du coup son analyse ne tient pas vraiment compte de l'écologie au sens alarmiste, ou la perspective de trouver des solutions sur le plan énergétiques alternatives à l'énergie fossile. Dans la continuité de son précédent ouvrage "Sapiens - Une brève histoire de l'humanité", un succès planétaire,  l'historien se place du point de vue de l'évolution humaine en lien avec l'évolution de la technologie et imagine un future qui fait froid dans le dos mais nous avons encore la possibilité d'y remédier. 

Dans "Sapiens - Une brève histoire de l'humanité" il s'intéresse aux dynamiques profondes de l'évolution historique.  Dans cet ouvrage, le but étant de comprendre les motivations sous-jacentes aux comportement collectif plutôt que simplement connaître l'histoire.

Dans l'ouvrage précédent Yuval Noah Harari remarque que l'espèce homo se situait à peu près au milieu de la chaîne alimentaire et s'est élevée très rapidement à l'échelle de l'écosystème et si rapidement que l'écosystème n'a pas eu le temps de s'adapter et même l'homme lui-même ne s 'est pas bien adapté à son changement de rôle au sein même de l'écosystème. Le résultat est que sapiens, qui est un charognard, se retrouve en position de super prédateur faisant de lui un maître cruel et dangereux, se sentant constamment menacé, et anormalement agressif pour un super prédateur. Cette ascension fulgurante dans l'évolution, il l'attribue à l'accès au langage et la révolution cognitive. L’animal de nature s’est doublé d’un être de culture de plus en plus sophistiquée qu’il qualifie d’instinct artificiel dynamique. Sapiens a une capacité à s’adapter avec souplesse et sa souplesse organisationnelle lui permet de coopérer mieux que n’importe quel autre animal et s’élever à un niveau supérieur. Au moment de cette révolution cognitive, Sapiens a commencé à parler de chose qui n’existait pas encore, des choses qu’il avait imaginés. Cette fiction à eu un impacte sociale en rendant possible la construction de réalités imaginaires inter suggestives autour desquels l’homme a su bâtir des procédures de coopération toujours plus grande. Une chose imaginaire n’est pas réelle, mais elle a un effet réel sur le plan social, dans ce sens, l’imagination crée la réalité. Sapiens est capable d’organiser sa coopération via des mythes partagés, il n’est pas tributaire de la génétique pour constituer ses supers organismes sociaux, il peut donc réviser rapidement son comportement collectif au gré de ses besoins changeants, il est la seule espèce à pouvoir faire cela, par exemple les abeilles ne peuvent pas changer leur comportement social sans mutation génétique.

La conséquence négative de cette capacité à coopérer à très grande échelle, déjà il a progressivement éliminé les autres espèces humaines, comme les néandertaliens, (il y a 100 000 ans, il y avait 6 espèces d’homme sur terre). Puis il a progressivement dévasté les écosystèmes.

 

Pour l’auteur l’humain tend vers l’unification. Les univers humains séparés diminuent au fil du temps. Il y en avait probablement plusieurs milliers il y a 10 000 ans, puis quelques centaines, en 14150, 90 % des hommes vivaient déjà dans un monde unifié, l’ensemble Eurasie Afrique, Et aujourd’hui, même si les hommes sont répartis en état nation, tous ces états nations s’inscrivent dans le même ordre international et dans une géopolitique globale.

Pour l’auteur 3 forces ont unifié le monde, l’argent, les empires et les religions universelles.

 

L’argent repose d’ailleurs pour lui, sur une réalité intersubjective, un système croyance.  La monnaie serait comme un système de croyance mutuelle le plus puissant jamais imaginé. Quand une personne y adhère, ses voisins ont intérêt à y adhérer et plus de personnes y adhère, plus l’argent prend de la valeur.

Il souligne que dans la logique du capitalisme, si on vend beaucoup cela prouve que beaucoup de gens achètent et si beaucoup de gens achètent cela prouve qu’on leur fait du bien. C’est une morale utilitaire de commerçant, car dans la logique de Google il faut vendre le plus possible. Il conclut que la croyance fondamentale de ces religions humanistes a éclaté au fil de la modernité, en trois blocs de croyances rivales : le libéralisme, pour lequel l’humanité est une qualité des individus, le socialisme pour lequel l’humanité est une qualité de l’espèce et l’évolutionnisme pour lequel l’humanité est une évolution vers le surhomme (comme le nazisme).  Le libéralisme a triomphé au XXIème siècle, mais c’est une illusion car ce qui est développé dans l’ouvrage suivant,  le siècle à venir pourrait être celui du retour de l’évolutionnisme à la faveur de l’évolution technologique à travers un surhomme amélioré par la technologie, qui pourra peut-être même vaincre la mort mais ce sera réservé à une élite très fortunée. Vers 2050 la vie pourrait être prolongée grandement pour les privilégiés. 

 

 

Sur la base de cette analyse, Yuval Noah Harari aborde ainsi l'ouvrage suivant  :

 

« HOMO DEUS. UNE BRÈVE HISTOIRE DE L'AVENIR »

 

L'auteur est un fervent adepte de la méditation Vipassana et pourtant il est convaincu que la biotechnologie va transformer notre civilisation dans un sens qui fait froid dans le dos.

Cet historien s'intéresse à l'avenir, le passé est fini, l' étudier permet d'avoir une idée sur le devenir de l'homme. 

 

Le dataisme est un concept basé sur les nouvelles données fournies par les algorithmes. Les ordinateurs, internet, permettent de récolter un nombre infini de données de toutes natures. Il deviendra possible peut-être d’hacker les êtres humains afin de les manipuler, voire de les contrôler le plus discrètement du monde mais de façon très efficace!

 

J'ai noté que l'auteur fait un rapprochement entre la tendance individualiste actuelle des membres de notre société occidentale et le fait d'avoir sa propre chambre pour les enfants. Dormir dans la même chambre que les autres membres de sa famille par le passé, impliquait une perception du "NOUS" comme cellule familiale, tandis que devenir indépendant dans son intimité tend à individualiser. C'est un "Je" dans le "Nous" néanmoins car chaque chambre est dans une même maison. 

 

Les êtres humains ne seraient que des algorithmes biochimiques à cause du crédit accordé à la pensée Darwinienne qui a aussi conditionné l'individualisme ambiant ! Les penseurs et théoriciens auxquels nous accordons collectivement le plus de crédit façonnent notre perception du monde et du coup, notre monde par conséquence. Mais plutôt l'aspect de leur pensée que nous retenons car Darwin, si on a retenu "la loi du plus fort" Darwin n'excluait pas la part collaborative au sein des espèces et entre espèce, comme facteur d'évolution et Lamarck avant lui le soulignait aussi. 

Google est un algorithme, tout le monde consulte Google et ne peut plus s'en passer.  Les systèmes enregistrent tous nos choix, toutes nos préférences, en quelques sortes, ils surveillent tout le monde ! Et toutes les données sont exploitables, à bon ou à mauvais escient... Lorsque des bons outils seront au point pour les exploiter, nous seront tous littéralement nus et démunis, à la merci des desseins de ceux qui les exploiteront. 

Un secteur qui ne manquera pas de l'exploiter c'est le commerce. Dans l'avenir, l'intelligence artificiel, selon l'auteur, saura sur quelle corde émotionnelle jouer pour nous vendre, voir nous pousser à acheter. Ces procédés sont déjà à l'étude du reste, certaines odeurs, certains sons provoquent des envies irrépressibles d'acheter et les industrielles expérimentent et financent des études dans ce domaine. Trouvez des "boutons" virtuels, plutôt sensoriels, qui stimule le besoin irrépressible d'acheter !  Nous n'en sommes encore qu'à un ciblage externe par les cookies qui ciblent de plus en plus nos préférences mais bientôt avec une puissance de calcul suffisante il sera peut-être possible d’hacker les êtres humains telle est la vision de l'auteur. 

 

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La tablette liseuse nommée Kindle créée par Amazone, actuellement cette appareil recueil des données sur les utilisateurs pendant qu'ils lisent. 

Par exemple surveiller quelle partie d'un livre vous lisez rapidement ou au contraire lentement, à quelle page vous marquez une pause, quelle phrase vous fait abandonner le livre pour ne plus jamais le reprendre. [...] Si kindle est par la suite encore perfectionné et doté d’un outil de reconnaissance faciale et de capteurs biométrique il saura alors quelle effet chaque phrase lue a eu sur votre rythme cardiaque et votre tension. Il saura ce qui vous a fait rire, rendu triste ou mis en colère ! Bientôt les livres vous liront pendant que vous les lisez. Et tandis que vous en oublierez la majeur partie, Amazone lui n'oubliera jamais rien et sera à même de choisir pour vous des livres avec une précision troublante. Il saura aussi qui vous êtes vraiment, comment allumer ou éteindre votre intérêt. [...]

 

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Quant aux smartphones, ce sont de véritables mouchards et cibleurs pour la solde du commerce. Nous sommes géolocalisés en permanence, chacune de nos recherches engendre une profusion de cookies. Si un jour vous chercher sur Google "étagères murales", chaque site visité, mais aussi le moteur de recherche, dépose des petits fichiers sur le disque dur de votre ordinateur qui fonctionnent comme des traceurs de vos centres d'intérêt et une carte d'identification. Vous êtes assurés d'avoir des pub sur des étagères, et en fonction des infos sur vous, votre âges, votre localisation, les publicités seront bien ciblées. Toutes vos recherches sont mémorisées quelque part... C'est d'ailleurs utile lorsqu'un criminel est soupçonné, en retraçant son historique les agents peuvent corréler ses recherches avec ses agissements. 

Mais ce n'est pas tout. Les ordinateurs et smartphones ont des yeux par le biais de l'optique caméra, mais aussi, des oreilles !

Je l'ai réalisé un jour, je n'avais fait aucune recherche google, et j'avais parlé d'un objet bien particulier dans la journée, et comme par un étonnant hasard, en ouvrant mon smartphone, je tombe sur une publicité sur le sujet ! J'étais avec un ami, je lui ai fait part de ma stupéfaction, et quelques temps plus tard, il remarque une situation similaire. Nous sommes pistés et fichés en permanence à des fins mercantiles, tout est utilisé à des fins économique, la target privilégiée de notre système, trouver tout les moyens possibles de vendre toujours plus, faire de nous des consommateurs malléables à outrance. 

 

Aujourd'hui on vous propose de créer votre DMP (Dossier Médical Partagé) pour y conserver et accéder facilement à tout votre historique médical. Selon l'auteur, demain

On va nous promettre qu'avec un capteur biométrique la prévention sera optimale ... et nous n'aurons plus aucune intimité. 

La peur de la maladie est facile à convaincre la plupart des gens d'abandonner sa vie privée et la liberté telle qu'on la perçoit aujourd'hui.

On voit déjà que la puce est expérimentée dans certains pays, elle contiendrait toutes les info personnelles, médicale, fiscales, bancaires...

Les compteurs dit "intelligents" récoltent des données sur notre consommation, le volume et les horaires.  

Cela nous semble aujourd'hui déplaisant comme idée, mais à force d'être familiarisé, puis conditionné, tout cela ne nous paraîtra t-il pas "normal" et incontournable tout comme le GPS,  dont le plan de route nous paraît plus fiable que les panneaux de signalisation, même en dépits du bon sens ! 

Peut-être ne pourrons-nous plus nous passer des écrans ou applications envahissante ou que cela sera habilement et progressivement imposé à la masse jusqu'a être pilotée par l'élite dirigeante au mieux de l'interêt collectif, ou de la paix sociale maîtrisée. 

 

Les gens vivaient dans de petites communautés et se comparaient entre personnes à peu près du même niveau. Aujourd’hui même au fin fond de l’Afrique les smartphones donnent un accès au reste du monde et permet de se comparer avec ceux qui ont tout. Comment ne pas être constamment dans l’insatisfaction lorsqu’on est pris dans la comparaison et le désir mimétique ? L’auteur fait fi des prédictions de l’effondrement qui datent des années 70.

Outre la lutte contre la mortalité et le droit au bonheur, fusse à l’aide de pilules, ou autres supports artificiels, fabriquer un meilleur sapiens sera au centre des préoccupations du XXIème pour l’auteur.  Peut-être avec des manipulations génétiques pourrons nous provoquer une nouvelle révolution cognitive qui permettrait d’explorer de nouveaux états de conscience. Nous avons créé des variétés nouvelles chez l’animal, il n’est pas impossible que le génie génétique se lance dans des manipulations qui lui échappe… C’est la dynamique de croissance du capitalisme qui provoque l’escalade. Exemple, il est possible aujourd’hui de sélectionner des embryons et choisir les caractéristiques génétiques d’un enfant. Ainsi tout le monde voudra pouvoir optimiser les chances de réussite de sa descendance ! Des enfants plus beaux, plus intelligents, plus performants. Ceux qui en auront les moyens le feront.  Il y aura alors deux races distinctes, les néo humains, les humains améliorés ou augmentés, voir immortels et puis les autres, dépassés et peut-être voués à disparaître pour l’auteur qui fait un parallèle avec les chevaux après l'avènement de l'automobile puis les chauffeurs de taxi une fois que les voitures intelligentes pourront nous conduire. Bon nombre de fonctions humaines encore précieuses aujourd'hui pourront être évincées par l'intelligence artificielle. Trouver une place, une utilité, une légitimité, pourrait devenir de plus en plus difficile. La seule façon de se préserver serait dans cette perspective, être parmi les élites les plus fortunées et le siècle serait celui de l'élitisme absolu. 

 

Cette perspective d'avenir n'est pas réjouissante, vous en conviendrez, mais nous avons encore la possibilité d'éviter cette dérive. Savoir ce que nous ne voulons pas, nous fait souvent avancer en réaction ! 

L'auteur se demande si ce n'est pas Karl Marx qui a empêché la révolution prolétarienne en la prophétisant. Une fois l'analyse marxiste comprise par ceux qui avaient des intérêts contraires, ceux-ci ont mis en place un système incluant le prolétariat afin d'empêcher l'avènement de sa révolte. De la même façon, en nous décrivant ce que pourrait être notre avenir à nous de faire en sorte que cela ne se produise pas.

 

Il y a beaucoup à dire sur ce sujet et je vous invite aux commentaires !

 

Débat sur le livre

 

 

 

 

 

 La population se croit coincée, prise au piège, s'imagine qu'il n'y a aucune autre issue que de consommer, parce que nous sommes nés dans ce système de consumérisme, formatés pour penser que l'on n a pas d'autre choix que la croissance alors que c'est la croissance qui nous aliène et nous condamne à l’esclavage. La croissance, la consommation, c'est notre cage, on est né dedans et on ne sait plus s'en libérer... pourtant, nous avons la clef de la cage....



09/12/2018
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